Au sujet des personnes lauréates : Les Prix William et Meredith Saunderson pour les artistes de la relève

30 novembre 2022

Faites connaissance des personnes lauréates des Prix William et Meredith Saunderson de la Fondation Hnatyshyn pour l'année 2022.

Les Prix William et Meredith Saunderson (auparavant les Prix Charles Pachter) sont décernés annuellement pendant trois ans à compter de l’automne 2015. Le programme comporte trois récompenses de 5 000 dollars chacune pour encourager de jeunes artistes de la relève en arts visuels dont les œuvres montrent un potentiel.

Poursuivez votre lecture pour les biographies et des citations de l'impressionante cohorte de 2022.

Darcie « Ouiyaghasiak » Bernhardt 

Artiste inuvialuk/gwich’in, Darcie Bernhardt est originaire de Tuktuyaaqtuuq, aux Territoires du Nord-Ouest, et a gradué du Collège d’art et de design de la Nouvelle-Écosse en 2019 (B.B.A.).

Darcie Bernhardt a grandi à Tuktuyaaqtuuq  où la violence du vent de l’océan façonne le paysage de la région ouest de l’Arctique, un écosystème qui force la transformation et nourrit de puissants liens familiaux. Ses œuvres explorent le récit visuel en tant que tradition, en tant que droit acquis à la naissance et en tant qu’outil de préservation de la mémoire décoloniale – c’est ainsi que Darcie Bernhardt peaufine son rôle pour préserver la mémoire. 

Darcie Bernhardt a été artiste en résidence et participe à des festivals internationaux, en plus d’avoir récemment reçu le Indigenous Artist Recognition Award de Arts Nouvelle-Écosse (2020). Sa première exposition en solo, intitulée Akisuktuaq, s’est déroulée à la galerie Feheley Fine Arts en juin 2021. 

Site web:  www.darciebernhardt.com 
Instagram:  @ouiyaghasiak 

« J’éprouve une grande fierté de recevoir un Prix William et Meredith Saunderson pour les artistes de la relève pour 2022. Le fait d’être au nombre des personnes qui reçoivent ce prix me touche et me conforte dans la poursuite de mon art pour ma communauté et les gens qui ont fait de moi la personne que je suis aujourd’hui. Mon intention est de toujours accorder une place spéciale à mes racines, à mes ancêtres et aux souvenirs, et de toujours les représenter dans mes œuvres. Quyanainni, mahsi cho ». 

Guná

Guná est une amoureuse des langues, danseuse et artiste tlingit qui approfondie continuellement ses apprentissages du dessin tirant ses origines de la côte du Nord-Ouest. Elle est de descendance Dakhká Tlingit et Tagish Khwáan du clan Dahk’laweidi, fondé sur la dualité du loup et de l’aigle. Sa famille a élu résidence, pour de nombreuses générations, dans la magnifique région de Southern Lakes au Yukon.

Dès lors que Guná a appris la technique des lignes de contour prononcées, il y a une dizaine d’années, elle a consacré sa pratique à la préservation et à la compréhension de cette forme d’art hautement estimée, tout en reconnaissant qu’elle ne cessera jamais d’apprendre et de grandir en tant qu’artiste tlingit.

Guná a récemment obtenu un baccalauréat en beaux-arts avec majeure en arts visuels de l’Université d’art et de design Emily Carr. Passionnée de l’apprentissage par les arts, Guná s’est donnée la mission d’aider à démanteler les processus coloniaux ancrés dans la société et dans l’éducation. Elle participe activement à la déconstruction et à la remise en question de la pédagogie et des méthodologies eurocentriques dans le but de bâtir de nouvelles fondations misant sur les valeurs que sont la diversité, l’ouverture culturelle, l’autonomisation, l’encouragement et l’affirmation. Ces valeurs sont enracinées dans les œuvres de Guná, dans sa participation proactive à la revitalisation de la langue et dans son travail en tant que facilitatrice des arts pour aider les étudiants à ne faire qu’un avec leurs capacités artistiques intrinsèques.

Dans sa pratique contemporaine, Guná s’inspire des dessins Lingit  anciens pour les transformer en quelque chose de contemporain et souvent ironique. La pratique de Guná dans le domaine des arts visuels prend principalement vie sous forme de peinture sur toile à laquelle elle incorpore souvent la technique tlingit des lignes de contour prononcées. L’ironie de son travail se concrétise dans le contexte historique du recours à des matériaux européens, comme la peinture à l’huile, ainsi qu’à des techniques réalistes pour réaliser des portraits. Elle s’engage visuellement et symboliquement dans un discours avec des artistes de l’histoire européenne qui s’entêtent à justifier et à exercer leur pouvoir et leur domination sur les autres nations, pour illustrer les conséquences du projet colonial qui accoste sur les côtes de ses ancêtres tlingit. 

« En tant que femme tlingit, je suis très honorée de recevoir l’un des Prix William et Meredith Saunderson pour les artistes de la relève. Ce prix qui m’est remis est également remis à mes grands-parents et à mes ancêtres puisque sans eux, je ne serais pas la femme que je suis et je ne ferais pas le travail que je fais. Ils guident mes pas et je suis persuadée qu’ils sont très heureux de voir le travail que notre peuple réalise partout sur l’Île de la Tortue pour qu’il puisse s’élever. Ce travail se manifeste dans ma pratique. Pour moi, le fait de pouvoir me réaliser en tant qu’artiste est aussi essentiel que le fait de respirer. J’ai besoin de mon art pour vivre, et mon art a besoin de moi. Ce prix qui m’est remis me rappelle que le fait d’être une artiste découle du chemin tracé pour moi et que je dois déployer un effort conscient pour nourrir mon art quotidiennement. Ce prix me permettra de prendre plus de temps pour créer et pour réfléchir – ce qui n’est pas toujours facile dans le monde d’aujourd’hui. Je suis immensément reconnaissante de recevoir ce prix à un moment charnière de ma vie, alors que je m’adapte à mon rôle de professeure adjointe d’art de la côte nord-ouest. Ce prix m’accompagnera et me rappellera de ne jamais cesser d’explorer et de rêver. En retour, mon travail revient toujours vers la communauté et notre peuple. Ce prix va donc inévitablement avoir une incidence sur eux également. Gunalchéesh (merci) pour ce prix ». 

Instagram: @gunadesigns

Jessica Winters

Jessica Winters est une peintre, artiste en textile et commissaire de la relève inuite originaire de la communauté Makkovik, du territoire Nunatsiavut à Terre-Neuve-et-Labrador. Elle a fait ses débuts dans le monde des arts à un très jeune âge en suivant les traces des artisans accomplis de sa famille, y compris sa grand-mère Nellie Winters, artiste en textile reconnue qui a récemment reçu un doctorat honorifique de la part de Memorial University pour ses contributions à l'art Inuit. Malgré son passage de force dans un pensionnat et son déménagement forcé vers le Sud, cette dernière a pu passer à plusieurs de ses 11 enfants et à des générations de petits enfants ses multiples connaissances traditionnelles ainsi que son esprit créatif. De même, sa mère, Blanche Winters, est professeure d'artisanat traditionnel à l'école de Makkovik et, en 2019, a conçu et créé une ligne de manteaux pour le projet Atigi de Canada Goose.

Les études en biologie de Winters influent grandement sur son travail, dont elle se sert pour se porter à la défense de la culture et des valeurs inuites ainsi que de l’environnement qui nous entoure.

Peintre avant tout, elle se met au défi de travailler aussi avec des médiums traditionnels tel la peau de phoque.


Winters a exposé ses œuvres lors d’expositions collectives, notamment Nunatsiavut : La beauté de notre territoire à la galerie d’art La Guilde de Montréal (2019); Of Myths and Mountains (2020) et The Wish150 Newfoundland & Labrador Mosaic (2017), toutes deux présentées à la galerie The Rooms à St. John’s, Terre-Neuve-et-Labrador; Qautamaat (2022) à la galerie d’art de Guelph; et Tether (2022) au Centre des arts du Yukon. Elle a été la première lauréate du prix Arts and Minds Canada Tilting Invitational Artist in Residency Award.

« C’est avec humilité que je reçois l’un des Prix William et Meredith Saunderson pour les artistes de la relève pour 2022. Ce prix en argent me permettra de prendre du temps pour me consacrer à mon art, sans distraction et sans obstacle. Je remercie la Fondation Hnatyshyn d’avoir souligné mon travail et de faire renaître ma confiance en tant qu’artiste ». 

Site web: www.jessicawintersart.com
Instagram: @jessicawintersart

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